- voici comment les repérer pour éviter les piqûres et l’infestation
- Dans de nombreuses régions du monde, les punaises de lit sont désormais des nuisibles urbains majeurs.
- Les infestations extrêmes peuvent toutefois, dans de rares cas, entraîner des pertes de sang suffisamment importantes pour provoquer une anémie.
- Comment se protéger
Les punaises de lit sont de retour
voici comment les repérer pour éviter les piqûres et l’infestation
Les punaises de lit sont de petits insectes dont la piqûre peut physiquement – et moralement – gâcher les vacances ou même la rentrée scolaire si vous les ramenez avec vous dans vos valises… Conseils de Jérôme Goddard, entomologiste en santé publique pour échapper à ce fléau.
Les punaises de lit reviennent en force. Après une absence d’environ 70 ans, due à l’utilisation de puissants pesticides comme le DDT, elles ont fait leur (ré)apparition dans les hôtels de luxe, les spas, les grands magasins, les métros, les cinémas et, bien sûr, les maisons. Je suis entomologiste dans le domaine de la santé publique et, dans le cadre de mon travail, j’ai étudié ces petits suceurs de sang, allant même jusqu’à les laisser se régaler de mes propres membres, au nom de la science…
Personne n’aime avoir affaire à des punaises de lit.
Heureusement, il existe des moyens de minimiser le risque d’avoir à y faire face.
La punaise de lit commune, Cimex lectularius, est un parasite de notre espèce depuis des milliers d’années. Historiquement, ces minuscules suceurs de sang étaient courants dans les habitations humaines du monde entier, donnant un sens réel au vieux dicton que l’on trouve encore dans certains endroits : “Dormez bien, ne laissez pas les punaises de lit vous piquer…”
Jusqu’au milieu des années 1990, elles avaient pratiquement disparu dans les pays en développement. C’est alors qu’elles ont commencé à faire leur retour, pour diverses raisons : développement d’une résistance à certains pesticides utilisés contre elles, restriction ou interdiction de certains de ces pesticides, modification des méthodes de lutte contre les parasites ou augmentation des voyages internationaux.
Dans de nombreuses régions du monde, les punaises de lit sont désormais des nuisibles urbains majeurs.
Les adultes, de couleur rouge-brun, mesurent environ 5 mm. Ils sont de forme ovale et aplatie et ressemblent à des tiques non nourries ou à de petits cafards. Les jeunes, minuscules, sont de couleur blanc-jaunâtre.
Les punaises de lit possèdent une longue trompe (ou proboscis) repliée sous leur tête : une partie buccale tubulaire qu’elles peuvent étendre pour prendre leur repas de sang.
Une punaise de lit n’a besoin que de trois à dix minutes pour consommer jusqu’à six fois son poids en sang en un seul repas.
Ces insectes se cachent dans les fissures et les crevasses de nos maisons, de préférence celles situées à quelques mètres d’un lit, et ne sortent que pour se nourrir d’un hôte peu méfiant. Ils retournent ensuite dans leur cachette, où ils s’accouplent et pondent des œufs.
Les maisons peuvent être infestées de milliers de ces bestioles assoiffées de sang. Le matelas et le sommier sont alors souvent recouverts de taches fécales noires révélatrices. Dans les cas graves, il peut y avoir d’épaisses accumulations d’excréments, des centaines de mues perdues et des œufs de plusieurs millimètres d’épaisseur.
Les punaises de lit ont été soupçonnées de transmettre plus de 40 types d’agents pathogènes, mais il existe peu de preuves qu’elles transmettent des agents pathogènes humains, à l’exception peut-être du micro-organisme qui cause la maladie de Chagas.
Les infestations extrêmes peuvent toutefois, dans de rares cas, entraîner des pertes de sang suffisamment importantes pour provoquer une anémie.
Leurs principaux impacts médicaux sont liés aux morsures, en raison des démangeaisons et de l’inflammation associées. Les réactions les plus courantes à ces attaques sont des taches rouges qui démangent. Situées à l’endroit des morsures, elles disparaissent généralement en une semaine environ. Certaines personnes peuvent présenter des réactions cutanées complexes, notamment de l’urticaire et des cloques, ou des réactions allergiques.
Les marques de piqûres de punaises de lit peuvent persister pendant plusieurs jours. Mais au-delà de ces manifestations physiques, il ne faut pas négliger les effets émotionnels et psychologiques de ces insectes sur leurs victimes.
Une infestation de punaises de lit a souvent pour effet secondaire de provoquer une inquiétude constante et un sentiment de honte. La rencontre avec ces parasites entraîne nervosité, anxiété et insomnie. Un Canadien en détresse s’exprime ainsi : “Pour être honnête, tant que vous n’avez pas vécu une [infestation], vous n’avez aucune idée de l’horreur de la situation. Il est tout à fait naturel de devenir paranoïaque ; on perd le sommeil, on finit par rêver et penser aux punaises de lit – elles consument chaque fibre de notre être…”
Une étude menée auprès de personnes ayant été confrontées à des punaises de lit a révélé qu’environ la moitié d’entre elles ont signalé des troubles du sommeil et un isolement social liés à l’infestation.
Avec mon collègue, nous avons analysé 135 messages internet concernant des infestations de punaises de lit. La majorité (81%) ont rapporté au moins trois comportements communément associés au syndrome de stress post-traumatique : revivre les réactions à l’événement avec des souvenirs intrusifs et des cauchemars, des sursauts et une hypervigilance .
Vous pouvez rechercher les signes révélateurs d’une infestation de punaises de lit sur le matelas et le sommier d’un dormeur.
Comment se protéger
Bien sûr, toutes les chambres d’hôtel ne sont pas infestées de punaises de lit, mais certaines le sont. Des précautions simples peuvent vous aider à vous protéger d’une infestation.Nos solutions dans le prochain article